Le marché du travail est le lieu où s’échangent l’offre de travail des salariés et la demande des entreprises. Il peut être analysé sous deux angles : une vision courante, qui traite de l’emploi et du chômage dans une économie, et une vision économique, où il est un espace théorique où s’équilibrent l’offre et la demande, déterminant ainsi le salaire et la quantité d’emploi. Les fluctuations de l’offre et de la demande influencent directement les salaires : une offre excédentaire fait baisser les salaires, tandis qu’une demande supérieure à l’offre les augmente.
Les composantes du marché du travail
L’offre de travail
L’offre de travail se mesure par la population active, incluant les personnes employées et les chômeurs. Entre 1975 et 2022, la population active en France a augmenté de 40 %, portée par l’évolution démographique, l’immigration et les réformes sociétales, comme le report de l’âge de la retraite. Cette population active est diverse, en termes de qualifications, compétences et parcours professionnels. Cependant, des déséquilibres sectoriels persistent : certains domaines font face à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, tandis que d’autres souffrent d’un chômage structurel.
La demande de travail
La demande de travail des entreprises dépend de leur anticipation de la conjoncture économique. Elle est également variée, en termes de profils, de contrats (CDI, CDD, intérim) et de flexibilité. Les périodes de croissance stimulent cette demande, tandis que les crises la freinent.
Tendances et défis du marché du travail
Segmentation et précarisation
Le marché du travail se segmente de plus en plus entre un marché primaire (emplois stables, bien rémunérés avec perspectives) et un marché secondaire (emplois précaires, mal payés, souvent occupés par des jeunes, des femmes et des immigrés). La hausse des emplois atypiques (CDD, intérim, temps partiel subi) répond aux besoins de flexibilité des entreprises, mais contribue à une dualisation sociale.
Le chômage
Le chômage, défini par le Bureau International du Travail (BIT), concerne les personnes en âge de travailler, sans emploi, disponibles et en recherche active. Le taux de chômage en France, après avoir atteint un pic en 1994, oscille autour de 7,2 % en 2023, proche de la moyenne européenne. Il est fortement influencé par les crises économiques (notamment celle de 2008) et les transformations structurelles.
Les politiques de l’emploi : des réponses aux déséquilibres
Pour faire face aux défis du marché du travail, deux types de politiques sont mises en œuvre :
Les politiques actives
Elles visent à augmenter l’emploi et améliorer l’adéquation entre offre et demande, par des mesures telles que :
- Le renforcement de la formation professionnelle pour répondre aux évolutions technologiques.
- La centralisation des services pour l’emploi (France Travail).
- Les contrats aidés, qui soutiennent l’embauche des populations en difficulté.
Les politiques passives
Ces mesures cherchent à rendre le chômage plus supportable en garantissant un revenu minimum (assurance chômage) ou en réduisant l’offre de travail (préretraites, congés parentaux, prolongation des études).
Nouvelles formes d’emploi : une solution ou un problème ?
Les mini-jobs, l’autoentrepreneuriat et le travail en freelance se multiplient, favorisés par des réformes législatives. Ces emplois apportent de la flexibilité et augmentent l’emploi, mais au prix d’une précarité accrue et d’une moindre protection sociale.
Conclusion
Le marché du travail reflète des tensions entre besoins de flexibilité et garanties de stabilité. La gestion de ces enjeux nécessite une action publique équilibrée, combinant soutien à l’emploi, accompagnement des transitions professionnelles et adaptation aux mutations économiques.